Combien de ruches pour un particulier ?

Lorsque une personne souhaite débuter en apiculture, une question arrive rapidement : « combien de ruches dois-je installer ? ».

C’est une question très pertinente et la réponse dépend de plusieurs éléments.

ruches pour un particulier

Qu’est ce que l’on définit par particulier ?

Dans le titre de cet article « Combien de ruches pour un particulier ? », le particulier est une personne qui souhaite débuter l’apiculture, sans vocation de vivre de cette activité à court terme.

Le particulier rentre alors dans la catégorie de l’apiculteur amateur.

Dans le milieu apicole, l’apiculteur amateur se définit par une personne qui gère entre 1 et 49 ruches.

Déterminer le nombre de ruches

Quand une personne envisage de débuter l’apiculture en tant qu’amateur, il peut être difficile de savoir par où commencer.

Tout d’abord, l’apiculture n’est pas une activité à prendre à la légère. C’est un milieu qui touche au vivant et qui requiert de l’expérience. Cette activité demande du temps, des investissements financiers et matériels, et des connaissances.

Pour une bonne gestion de ses ruches, pour limiter les erreurs de manipulation et les pertes de ses colonies, il est conseillé de suivre une formation auprès d’un rucher école ou chez un apiculteur semi-professionnel ou professionnel.

Une fois confiant sur ses capacités à gérer une ruche, la question va se poser : combien de ruches puis-je installer chez moi ?

Il y a 6 éléments à prendre en compte dans sa réflexion.

1) Objectif(s) : Avant de déterminer le nombre de ruches à implanter, il est important de définir ses objectifs.  Est-ce que l’objectif est de polliniser son jardin et l’environnement proche ? Est-ce de produire du miel pour sa famille et ses amis ? Est-ce de vendre à petite échelle ? ou souhaitez vous vivre de l’apiculture à moyen terme ?

Les réponses à ces questions permettront de prendre les bonnes décisions dès le début.

Une personne qui souhaite devenir apiculteur à moyen terme pourra investir dans du matériel plus qualitatif et professionnel.

Une personne qui ne souhaite pas récolter de miel n’aura pas besoin d’acheter du matériel d’extraction et n’aura pas forcément besoin de beaucoup de ruches.

2) Temps disponible : L’apiculture est une activité qui requiert de la préparation et un suivi régulier.

En fonction de votre zone géographique, la saison au rucher débute en février mars et se termine vers septembre octobre. Pendant cette période, il y a plusieurs visites à réaliser au rucher. Il faut pouvoir allouer quelques heures chaque mois pour s’occuper d’une ou plusieurs colonie d’abeilles.

En complément des visites, il est nécessaire d’inclure le temps de préparation, de déplacement, de nettoyage, et de rangement.

Attention, il est nécessaire d’être flexible. Parfois, la météo ne permet pas d’ouvrir les ruches. Il faut alors remettre cette activité au lendemain ou surlendemain et donc, d’adapter son emploi du temps.

3) Espace à disposition : l’implantation d’une ruche se réfléchit.

Tout d’abord, il faut penser aux abeilles. La ruche doit être située dans un endroit mellifère, dont la floraison s’étale entre février et septembre. Il est également important de savoir si d’autres ruchers sont installés dans les environs. Il y a un équilibre à trouver entre le nombre de ruchers présentes dans un rayon de 3 km et le potentiel nourricier de cette zone.

Pour l’emplacement, il est vivement conseillé de positionner sa ruche à l’abri des regards afin d’éviter toute tentative de vol. Que vous soyez en campagne ou en ville, une ruche se positionne assez loin de son voisinage ou d’une route passante. Il vaut mieux limiter les problèmes avec les voisins. N’oublions pas que certaines colonies d’abeilles peuvent devenir « agressives » lors de la récolte de miel ou lors d’une visite de contrôle.

Lorsque l’emplacement est choisi, il y a un dernier détail à prendre en compte. Pour faciliter les manipulations, l’apiculteur doit pouvoir accéder à deux des trois côtés de la ruche. Le côté qui représente l’entrée de la ruche ne compte pas. Si vous pouvez faire le tour de la ruche en toute aisance, c’est encore mieux ! Evitez de placer la ruche contre un mur avec de la végétation à gauche et à droite. Vous serez embêté pour effectuer les manipulations.

Concernant l’orientation de la ruche, il est préférable de la diriger vers le sud-est.

4) Expérience : Avant d’avoir ses premières ruches, prenez le temps de vous former.

Une fois les bases acquises, il est conseillé de débuter avec deux ruches. Le risque de perdre une ruche est assez élevé. Plusieurs facteurs comme le décès d’une reine, la maladie, un essaimage, le manque de nourriture peuvent faire péricliter une colonie.

Il est toujours plus rassurant d’avoir deux ruches pour débuter. Cela permet de faire face à différents cas de figure, de progresser plus rapidement et de limiter ses pertes.

En fin de saison, la motivation de continuer sera encore plus grande si les colonies sont toujours présentes et en bonne santé. Si l’envie est là, vous pouvez augmenter la taille de votre cheptel d’année en année.

Par contre, ne brulez pas les étapes. Prenez le temps de vous développer.

5) Réglementation : Chaque commune ou département dispose d’une réglementation sur l’emplacement et la distance des ruches à respecter entre voisin.

Il est donc important de se renseigner sur la réglementation en vigueur. Généralement, il y a moins de contraintes pour les ruches positionnées dans des champs ou forêts puisqu’elles sont situées loin du voisinage ou des chemins piétonniers.

6) Aspect financier : Pour débuter en apiculture, un investissement financier est à prendre en compte.

Il est nécessaire d’acheter une ruche complète neuve, ainsi que l’équipement de l’apiculteur (combinaison, enfumoir, lève cadre). Il faut également compter l’achat de l’essaim d’abeilles, sauf si vous avez la chance de connaître quelqu’un qui puisse vous en donner un. Il n’est pas conseillé de débuter avec un essaim sauvage. Pour les apiculteurs qui souhaitent récolter le miel, l’investissement de départ sera plus important.

Les principales dépenses pour débuter en apiculture sont les suivantes :

– Ruche complète Dadant avec hausse : environ 130€
– Autres éléments de la ruche (ex : nourrisseur, grille à reine et à frelon) : environ 40€
– Essaim d’abeille : entre 150 et 180€
– Equipement de l’apiculteur (combinaison, gants, enfumoir, lève cadre, support cadre): environ 200€
– Traitement et cire : selon les quantités et la méthode utilisée

Plus d’information sur l’article Combien coûte une ruche ?

Pour la récolte de miel : 
– Extracteur de miel manuel 6 cadres de hausse : environ 400€
– Extracteur motorisé 6 cadres de hausse : environ 1000€
– Kit Matériel d’extraction : bac à désoperculer, seau, maturateur, passoire, couteau à désoperculer : environ 160€

Retrouvez la liste du matériel nécessaire pour extraire son miel.

 

De l’objectif à l’investissement pour valider son nombre de ruches

Quel que soit l’objectif de départ, il est judicieux de commencer avec un minimum de deux ruches.

L’expérience se fera plus rapidement et vous pourrez sauver plus facilement une ruche qui va moins bien. Il n’est pas rare de voir des personnes se décourager et arrêter l’apiculture suite à la perte de leur seule colonie.

Une des principales contraintes pour débuter l’apiculture est de trouver l’environnement adéquate et l’espace nécessaire. Si cela est possible, il vaut mieux placer ses ruches au sein d’un même lieu. Les déplacements sont optimisés et il est plus aisé de manipuler, analyser et comparer ses colonies d’abeilles au sein d’un même rucher.

Rappelons un élément essentiel. L’apiculture est une activité qui touche au vivant et qui requiert un suivi régulier. Lorsqu’une personne souhaite installer des ruches pour effectuer de la pollinisation ou pour la production de miel, cela requiert plusieurs visites de ruches entre mars et octobre. Il faut pouvoir allouer du temps à cette activité.

Avec un objectif clair, des connaissances de base, un bon emplacement, de la motivation et l’envie de progresser, un futur apiculteur amateur met toutes les chances de son côté pour bien démarrer.

Combien de ruches pour un particulier ?

En conclusion, il est grandement conseillé de débuter l’apiculture avec deux ruches. Pour une première année, il est judicieux de ne pas dépasser 4 ruches.

Si l’apiculteur amateur souhaite se développer et produire plus de miel, il vaut mieux attendre la deuxième année pour augmenter la taille de son cheptel. L’apiculture demande de l’expérience.

C’est important de prendre le temps de se développer et de ne pas aller trop vite.

FAQ

Quel est le temps nécessaire pour s'occuper d'une ruche ?

Le temps nécessaire varie selon la santé de la colonie et l’objectif que vous avez. Pour un cas de figure classique, qui est de récolter du miel, il faut compter en moyenne 5 à 8 visites de ruches entre le mois de février/mars et octobre. L’ouverture d’une ruche, pour regarder l’état de sa colonie et effectuer les manipulations, ne dure pas très longtemps. Généralement, il faut compter entre 2 et 10 minutes par ruche.

Avantage et inconvénient de n’avoir qu’une seule ruche pour débuter ?

Le principal avantage de débuter avec une seule ruche est de limiter son investissement de départ. Les inconvénients sont plus nombreux. Il est plus difficile de sauver sa colonie d’abeilles. L’apiculteur ne progresse pas aussi vite. Lorsque l’apiculteur a pour objectif de récolter son miel, son matériel n’est pas amorti aussi rapidement. Si vous avez un emplacement avec assez de places, n’hésitez pas une seconde ! Mettez au moins deux ruches.

Y a-t-il un nombre maximal de ruches que je peux détenir en tant que particulier ?

En tant qu’apiculteur amateur, vous pouvez détenir jusqu’à 49 ruches. Une fois ce seuil passé, vous devez cotiser à la MSA ou vous pouvez devenir chef d’exploitation. Pour cela, il faut justifier d’un temps de travail cumulé d’au moins 1200 heures sur l’année. 

Quand installer une ruche ?

L’idéal est d’installer ses premières ruches au mois de mars ou avril. Cela permet de faire une saison complète dès la première année. Il est tout à fait possible d’installer ses ruches un peu plus tard dans la saison.

 

Combien de kg de miel par ruche ?

En moyenne, une ruche peut produire entre 10 et 25 kg de miel. La quantité varie en fonction des conditions climatiques, de la santé de la colonie d’abeilles, et du suivi de l’apiculteur. 

 

De quel espace ai-je besoin pour disposer une ruche ?

Pour être à son aise lors des visites, il faut compter environ 2 m2 d’emplacement par ruche.

 

Quel est l’emplacement idéal pour une ruche ?

La ruche doit être placée dans un environnement avec des ressources mellifères abondantes. Idéalement, les floraisons doivent s’étaler entre février et août. Dès lors que l’environnement est validé, la ruche doit être positionnée assez loin des habitations, et à l’abri du vent et de potentiels inondations. N’oubliez pas d’entretenir la végétation autour de la ruche. Cela vous évitera d’être gêné lors des visites et des manipulations.

Quelle orientation pour une ruche ?

L’entrée de la ruche s’oriente normalement au sud-est. La ruche bénéficie des rayons du soleil, et donc de la chaleur, plus rapidement. Les abeilles peuvent sortir plus tôt de la ruche.

Rédigé par Sophie

Sophie est la fondatrice de la Plateforme du Miel. Apicultrice amateur depuis 2016 et consultante en informatique, elle gère en toute indépendance la Plateforme du Miel. L’objectif est simple : valoriser le travail de nos apiculteurs français. En savoir plus sur La Plateforme du Miel.